Le retour de la lutte des classes ?
Malgré l’accroissement des inégalités, l’idéologie libérale nie toute idée de lutte des classes, considérée comme obsolète. Pourtant la lutte des classes, ça existe encore. On pourrait simplement rétorquer à ces remarques entendues ça et là la phrase de Marx : « Le simple fait de mettre en doute l’existence de la lutte des classes, c’est déjà se situer aux côtés de la bourgeoisie. » D’aucuns penseront alors que traiter un tel sujet en 2016 est une lubie de nostalgiques.
L’idéologie dominante, depuis une bonne trentaine d’années, semble en effet avoir relégué le concept au rayon des accessoires d’occasion, sinon des antiquités. Force est aussi de constater que, parmi les dominés, l’idée même de lutte des classes a perdu de sa superbe, voire de sa capacité à mobiliser. Toutefois, on ne peut nier que la plupart des luttes s’exercent aujourd’hui dans le cadre d’une logique défensive.
La logique du moindre mal l’emportant, le chantage à l’emploi conduisant à défendre des emplois à n’importe quel prix. Si l’idéologie libérale dominante a bien tenté de faire croire à la définitive disparition des luttes, il est sans doute sain aujourd’hui pour la démocratie de reconnaître leur simple existence.
Alors que beaucoup à droite comme à gauche continuent toujours de les nier, certains militants politiques ou syndicaux savent heureusement en tenir compte. Avec la Misère qui guette le monde du travail à l’aube d’une crise inégalée, une prise de conscience est nécessaire dans l’opinion publique. Les inégalités criantes et les souffrances au travail, subies par nombre de salarié nécessitent une prise de conscience collective pour qu’au concept de lutte des places mis en vigueur par les apôtres du capitalisme du désastre renaisse de ses cendres la lutte des classes.
Steeve Fauviau