Bagnolet : une épicerie s’ouvre et tout est repeuplé

Publié le par Dynamique Citoyenne

Un bel exemple de coopération entre la municipalité et le conseil de quartier des Malassis.

Article publié dans Le Parisien du 5 mars 2018

Aux Malassis, presque tous les commerces de proximité ont fermé leurs portes. Grâce à la mobilisation de ses habitants, une épicerie éphémère a vu le jour et redonné vie à un quartier endormi.

Dans l’épicerie de Kobi, ouverte il y a une semaine tout juste dans le quartier des Malassis à Bagnolet, on trouve tout le nécessaire. Du pain aux fruits et légumes, en passant par quelques surgelés et des boîtes de conserve.

Il y a du passage et de la vie chez Kobi, à l’image du rouge chatoyant qui habille la façade de son commerce et qui tranche avec la grisaille des barres d’immeuble qui l’encerclent. On y vient pour faire ses courses, mais aussi pour faire un brin de causette, avec cet homme qu’ici tout le monde connaît. « Cela a ramené un peu de vie dans le quartier », glisse Bernard, un paquet de gâteaux à la main.

Cette épicerie pourrait sembler banale. Elle est en réalité un parfait exemple de mobilisation citoyenne, dans un quartier où presque tous les commerces de proximité ont fermé leurs portes, à cause des importants travaux de rénovation en cours. L’épicerie restera ouverte le temps que ces derniers se terminent, courant 2020. Petit plus : le commerce comprend une partie cuisine, mise à disposition des associations de quartier le week-end.

Tout a commencé par la mobilisation d’une soixantaine d’habitants. Réunis au centre de quartier Pablo-Neruda, ils demandent l’ouverture d’un commerce de proximité. « A l’époque, il n’y avait plus rien, excepté le coiffeur et la boucherie », se souvient Jean, l’un d’entre eux, qui travaille désormais à mi-temps auprès de Kobi.

Les riverains décident d’écrire au maire PS de la ville, Tony Di Martino. Séduit par cette « démarche citoyenne, innovante et portée par des gens du coin », ce dernier débloque une enveloppe d’un peu moins de 100 000€. Charge à Yaplusk (prononcer « Y a plus qu’à »), un collectif d’architectes, d’urbanistes et de designers du quartier, de réaliser une partie des travaux.

« L’idée, c’était de recréer de l’attractivité au pied des immeubles », explique Yassine, membre de l’association. « Depuis que les commerces sont fermés, détaille-t-il, c’est le néant. Les gens ne se rencontrent plus ». « Pour acheter un paquet de sucre, t’étais obligé de mettre ta doudoune, tes gants et de prendre ta voiture », complète Tino, en service civique chez Yaplusk.

Les travaux ont duré trois mois, entre septembre et décembre 2017. La structure de l’épicerie est faite de trois conteneurs, reliés entre eux. « Quand la grue est venue les déposer, les jeunes étaient curieux de savoir ce qui se passait », rembobine Tino. « J’ai compris, poursuit-il, que l’on apportait quelque chose. Tout le monde était impatient qu’on ouvre. » Une dizaine d’enfants du quartier ont même participé au chantier.

« Cette épicerie, c’est bien pour tout le monde », se réjouit Dabsukh, 61 ans. « Ça change ! », rebondit Mouhssine, 16 ans, venu chercher du pain. « Le plus beau des résultats, c’est de voir les gens contents quand ils passent à l’épicerie », résume Jean, sourire aux lèvres.

Horaires d’ouverture de l’épicerie : 8h-22h, 7j/7. Adresse : place de la Résistance.

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