Les riches de plus en plus riches!

Publié le par Dynamique Citoyenne

«Challenges» a publié dans son dernier numéro, le nouveau classement des 500 Français les plus riches. Leur fortune a été multipliée par sept en vingt ans. Celle des 10 plus riches l'a été par 12. Selon un rapport piloté par l’économiste Thomas Piketty , entre 1980 et 2016, 27% de la richesse mondiale créée, a été captée par les 1% les plus riches de la planète. Dans le même temps, les 50% les plus pauvres, quant à eux, n’ont récupéré que 12% de la croissance mondiale.

 

"Les riches, c'est fait pour être très riche", disait Louis de Funès dans "La Folie des Grandeurs". Une idée reçue qu'on a tous plus ou moins en tête, et qui est loin d'être fausse si l'on regarde les chiffres. Oui, les plus riches Français sont bien de plus en plus riches : le montant total des 500 plus grandes fortunes de France est en augmentation quasi constante depuis 1996, tout comme celui du "top 10" des milliardaires. En 22 ans de classement «Challenges», le produit intérieur brut (PIB) français a à peine doublé, passant de 1259 milliards d'euros en 1996 à 2222 milliards d'euros en 2017. Dans le même temps, la fortune des 500 personnes les plus riches de France du classement Challenges a été multipliée par sept, passant de 80 à 571 milliards d'euros de 1996 à 2017. La fortune cumulée des 10 Français les plus riches a été multipliée par 12.


Le nombre de milliardaires en France est passé d'une dizaine au début de ce classement mis en place par « Challenges » en 1996, à aujourd’hui plus de 90 ! Depuis 21 ans, la fortune de Serge Dassault a été multipliée par 20, celle de Bernard Arnault et de la famille Hermès par 17. La famille d'industriels Wertheimer a vu sa fortune multipliée par 12 ! En 2017, la fortune cumulée des Français les plus riches représente 25,7 % du PIB français. Elle ne représentait que 6,4 % du PIB en 1996. Cela va donc du "modeste" patron d'Iliad (Free) Xavier Niel, qui a accumulé 9,4 milliards d'euros, au "champion" Bernard Arnault (46,9 milliards tout de même), qui repasse devant son éternelle rivale Liliane Bettencourt (coincée à 35,8 milliards).

 

Ces millionnaires qui gagnent le FMIC (Fortune Minimum pour Intégrer le Classement)

 

Les inégalités de revenus ne s'accroissent plus seulement par le haut, les catégories les plus modestes de la population ayant vu leur niveau de vie diminuer sur une période de dix ans, signale l'Observatoire des inégalités. Entre 2003 et 2014, les 10% les plus favorisés (de plus de 3.000 euros nets mensuels après impôts et prestations sociales pour une personne seule, jusqu'aux +super-riches+) ont vu leur niveau de vie s'améliorer globalement (+272 euros par mois en moyenne), malgré une nette diminution entre 2011 et 2013 sous l'effet notamment des hausses d'impôts, selon ce rapport indépendant. Les classes moyennes, elles, ont plutôt connu une période de stagnation sur la même période. Le niveau de vie des 10% les plus pauvres a évolué en dents de scie, mais au total, il a diminué en moyenne d'une trentaine d'euros par mois. 

 

Non, pas le SMIC, mais bien le FMIC : Fortune Minimum pour Intégrer le Classement. En 1996, il "suffisait" d'avoir 14 millions d'euros pour rentrer dans le club des 500 plus grandes fortunes. Désormais, il faut quasiment dix fois plus : le FMIC est désormais situé aux alentours de 130 millions d'euros (contre 100 millions l'année dernière). Autrement dit, le moins riche des plus riches est aujourd'hui dix fois plus riche qu'en 1996. Vous suivez ? Mais après tout, pourquoi pas ? Si la fortune des plus riches ne cesse d'augmenter, on peut imaginer que celle du pays aussi... Sauf qu'en fait, pas tant que ça. Depuis 1996, le PIB de la France a effectivement bondi : il a été multiplié par deux. Un bond qu'il faut toutefois comparer à l'envol de la fortune des dix premiers du classement, multipliée par 12. Certains, comme Serge Dassault, ont même aujourd'hui un patrimoine 20 fois supérieur à ce qu'il était il y a 20 ans.

 

Alors, lorsque notre président, Emmanuel Macron, fait le choix du "ruissellement par le haut", cette fable économique née dans les années 80 et qui consiste à donner encore plus aux plus riches pour créer une dynamique vertueuse soit disant créatrice de richesses et d’emplois, de qui se moque-t-il ? Des plus pauvres, qui en cette période de Noël sont prêts à croire à toutes ces belles histoires, en ces promesses de lendemains qui chantent à condition de libéraliser encore plus l’économie à coups de cadeaux fiscaux et de rabots d’impôts… Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, et qui n’a pas envie de croire une dernière fois au Père Noël. Sauf que là, la bûche est de plus en plus difficile à avaler.

 

Steeve Fauviau

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