Inégalités : la France joue les mauvais élèves

Publié le par Dynamique Citoyenne

Inégalités : la France joue les mauvais élèves

Le bulletin n'est pas brillant. Les élèves défavorisés accusent un retard scolaire « très préoccupant » et les inégalités se renforcent en France, classée par l'Unicef 35e sur 37 pays de l'OCDE en termes d'écarts de performance en lecture, maths et sciences en fonction du milieu social.

Selon un rapport de l'Unicef publié jeudi 14 avril sur les inégalités de bien-être entre les enfants des pays européens, la France est classée en fin de peloton. Elle est notamment à la traîne en matière d'écart des résultats scolaires. C’est le 13e rapport réalisé par Innocenti, le «think tank» de l’Unicef, basé à Florence. Il examine les inégalités entre les enfants dans quatre domaines : l’éducation, la santé, les revenus et la satisfaction individuelle de ces enfants. Le rapport mesure les inégalités entre les 10 % d’enfants les moins bien lotis et ceux qui se situent dans la moyenne. Cette méthode permet d’évaluer le décrochage des plus vulnérables. Ce rapport est lancé simultanément dans tous les pays où l’Unicef est implanté. Principal constat de ce rapport : les enfants pauvres sont les grands oubliés dans les pays riches et les inégalités se creusent. Sur l'ensemble des pays étudiés, la France est parmi les plus inégalitaires, l'Unicef place le pays à la 35e place sur 37 dans le domaine scolaire.

« La France se situe presque à la dernière place du classement en termes d'écarts de performance scolaire », relève ce rapport du centre de recherche Innocenti, qui étudie les inégalités en matière de bien-être des enfants dans les pays de l'OCDE et de l'Union européenne. L'Hexagone se classe mal aussi (28e sur 35) concernant les inégalités de satisfaction dans la vie. Près de 30 % des filles se déclarent insatisfaites, contre 14 % des garçons. La France est en revanche plutôt bien placée en matière d'écarts de revenus entre les enfants les plus pauvres et les enfants « moyens » : relativement peu (9 %) vivent sous le seuil de pauvreté, selon le rapport qui s'appuie sur des données de 2007 à 2014.

La gestion des ressources en question

Le fossé entre les performances des élèves en fonction de leur milieu social est très important alors que les budgets alloués à l'éducation sont parmi les plus importants. « Ce rapport nous donne aussi les bons élèves et nous montre qu'il y a des pays qui sont comme nous : des pays riches, à revenus élevés, qui ont eux aussi subi la crise. Quand on se compare à l'Espagne, au Danemark, des pays qui sont dans le même contexte économique que nous. Et malgré tout, le Danemark, premier de notre classement, est un pays qui a très peu d'inégalités entre les enfants, en ayant des ressources qui sont tout à fait comparables à celles que des Etats comme la France, les Pays-Bas ou l'Allemagne ont à leur disposition », explique Sébastien Lyon, directeur d'Unicef France.

Et de conclure : « Ce que l'on pointe du doigt, c'est qu'évidemment, toutes les situations sont différentes, il y a des héritages de systèmes qui existent depuis des années, mais que ce n'est pas nécessairement et exclusivement une question monétaire et financière, c'est aussi une question de déploiement des ressources aux endroits où c'est nécessaire. »

Pour l'Unicef, la situation est alarmante. Il serait important que la France prenne en compte les besoins réels des enfants les plus défavorisés.

Pour la Dynamique Citoyenne: Steeve Fauviau

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